Fanfic, à vous de venir lire ^^

I. Le concert :

Ce mardi 16 octobre 2007, nous arrivions enfin à la plus grande salle de France : Paris-Bercy. C’était un bâtiment impressionnant, sorte de pyramide sans pointe avec les murs des côtés couverts de pelouse. J’étais impressionné par cette structure, puis nous commençâmes à apercevoir quelques fans qui devinrent de plus en plus nombreux.

Je regardai les autres membres du groupe : Gustav écoutait son mp3 en mimant quelques mouvements à la batterie, Georg dormait et Bill relisait les paroles des chansons. Personne ne parlait, c’est pas souvent, d’habitude Bill n’arrête pas de parler avant un concert, peut-être il n’avait pas vu que nous étions presque arrivés. Georg se réveilla et voyant le bâtiment de Bercy, rompit le silence :

« Et les gars, on est arrivé.

_ On n’avait pas remarqué, répondit sèchement Bill.

_ Mais qu’est-ce que tu as ?, demandai-je un peu énervé par l‘attitude de mon frère, depuis hier tu n’arrêtes pas d’être désagréable, tu ne parles presque plus et tu n’as presque rien mangé ce matin.

_ Je ne me sens pas bien ces derniers temps. Je manque sûrement de sommeil.

_ Tu ne pouvais pas le dire plus tôt, coupa Gustav, je tiens à te prévenir que nous avons dans exactement 2h et 47 minutes un concert avec environ 40 000 personnes.

_ Ne vous inquiétez pas, sur scène on ne verra pas du tout que je suis fatigué, lança Bill plus énergique.

_ Ah ! Enfin, on te retrouve, rigolai-je. »

À ce Bill m’intriguera toujours ; Il a beau être mon frère jumeau, ces humeurs sont si changeantes qu’il est impossible de les prévoir à l’avance.

Nous finîmes par arriver à l’entrée de l’immense salle. Il y avait déjà beaucoup, même énormément, de fans mais nous ne pûmes signer d’autographes ou autre, car nous étions un peu en retard et il y avait encore beaucoup à installer. Les équipes techniques, ainsi que nous, installèrent tout en un temps record. Quelques petits réglages sons et lumières se firent juste après.

Puis nous allâmes, tous les quatre, nous reposer un peu dans notre loge. Bill parla de l’ordre des chansons et de la mise en scène avec le régisseur principal. Gustav, Georg et moi nous entraînions avec nos instruments.

Une demi-heure avant le concert, on parla tous les quatre pour détendre un peu l’atmosphère qui devenait lourde. Dix minutes avant le commencement, nous sortîmes de notre loge et nous dirigeâmes vers l’arrière de la scène encore éteinte. Nous entendions les cris de la foule en délire. Le trac était toujours là mais j’avais tout de même une terrible envie d’aller rejoindre ce public si acclamant.

Gustav monta sur scène pour se mettre à sa batterie et vérifier une dernière fois les petits réglages, Georg et moi nous fîmes de même. Les lumières commencèrent à illuminer la scène puis Bill arriva ce qui donna le départ de notre première chanson « Übers ende der welt » (Après la fin du monde).

Le public était en délire pendant toute cette chanson, et on les entendait répéter, avec leur accent français, les paroles. Nous enchaînâmes directement avec « Reden » ( Parler ) sous des lumières vertes électriques.

Bill marqua une petite pause pour parler au public comme il aime bien faire. Il essaya tant bien que mal de parler français puis nous enchaînâmes sur « Ich brech Aus » ( Je m’échappe ). Il s’arrêta de nouveau à la fin de la chanson pour parler et nous permettre de nous poser un peu car cette chanson était assez difficile, surtout pour Gustav.

À un moment, j’aperçut un petit pont rouge sur le torse de mon frère, près de son cœur. Me disant que ça devait être un effet de lumière, je n’y prêta pas vraiment attention. Mais, alors que nous allions commencer « Spring Nicht » ( ne saute pas ), un bruit sourd se fit retentir au fond de la salle et Bill tomba soudainement sur le dos comme s’il avait été frappé par quelque chose.

Le silence frappa la salle. Je posai ma guitare et accourut vers lui. Je m’accroupis et aperçus qu’il commençait à saigner à l’épaule gauche. Aucun doute de plus, Bill s’était fait tirer dessus. C’était donc ça le point rouge qu’il y avait sur sa poitrine, heureusement qu’il avait bougé un peu au moment du tir sinon ça aurait pu être pire, si ça ne l’est pas déjà.

Les larmes me vinrent aux yeux puis je les levai vers le public espérant voir le tireur. Je réussis à apercevoir une silhouette qui se faufilait vers la sortie. Je voulais la poursuivre pour lui faire payer ce qu’elle avait fait à mon frère mais je ne pouvais pas laisser Bill comme ça. Je criai autour de moi : « Mais qu’est-ce que vous faites, allez chercher de l’aide ! »

Gustav courut vers l’arrière de la scène et revint peu de temps après. Il m’annonça qu’une ambulance était en route.. Je restai à espérer que cette ambulance arriverait vite, mais chaque seconde me paraissait tellement longue, que je finis par perdre patience et m’écriai :

« Quand est-ce qu’elle arrive cette ambulance ?

_ Tom, une ambulance ne peut pas arriver en moins de 3 secondes, me répondit calmement Gustav.

_ Mais Bill ne va pas tenir plus … »

Je sentis quelque chose s’agripper à mon poignet. Je baissai les yeux et vis que c’était Bill qui me tenait. Il avait rouvert les yeux, il me sourit, « Bill », dis-je plus calmement. Je ne retenais plus mes larmes, « Bill, redis-je, tu ne vas pas me laisser, hein ? Tu vas rester. »

La douleur vint sur le visage de mon frère ce qui le fit fermer les yeux. Sa respiration était devenue saccadée. « Il faut l’amener vers la sortie !, m’écriai-je.

_ Tu es fou, intervint Georg, il ne faut surtout pas le déplacer.

_ Mais les secours ne pourront pas passer avec toute cette foule ! »

Nous nous regardâmes tous les trois puis une idée me vint.

« Est-ce que quelqu’un sait parler français ?

_ Non, répondirent en cœur le groupe de personne qui se trouvait autour de Bill et moi.

_ Si, moi. »

Les personnes se poussèrent pour laisser passer une jeune femme d’environ vingt ans et aux longs cheveux bruns.

« Ok, dis-je, occupez-vous de Bill. »

Je partis prendre un micro et le tendis vers la fille qui me demanda ensuite : « Euh … qu’est-ce que je dis ?

_ Et bien, vous leur dîtes qu’il faut qu’ils fassent un assez grand passage pour laisser passer les secours et après ou avant, vous leur expliquez brièvement la situation.

_ D’accord, elle s’apprêtait à commencer.

_ Merci. »

Elle fit un signe de tête et d’après ce que je compris, enfin entendis, elle commença à traduire ce que je venais de lui dire. Je retournai auprès de Bill. Une personne lui avait mis un tissu sur sa blessure pour essayer de la faire arrêter de saigner sans grand résultat.

Tout à coup, la porte de sortie s’ouvrit et les ambulanciers arrivèrent très rapidement vers nous en prenant le passage que venaient juste de faire les fans. Ils mirent Bill sur leur sorte de chariot et l’emmenèrent très rapidement vers l’ambulance. Je les suivais de très près ainsi que le groupe de personne qui était autour de moi tout à l’heure. Les ambulanciers nous prévinrent qu’une seule personne pouvait monter avec eux. Je suppliai du regard les deux autres membres du groupe. Ils ne répondirent pas et me poussèrent vers la voiture.

Je montai avec mon frère qui avait maintenant ces sortes de masques à oxygène qui recouvre le nez et la bouche en même temps. Les ambulanciers accéléraient l’allure pour partir rapidement vers l’hôpital. C’est pendant ce trajet que pleins de questions me vinrent à l’esprit : qui pouvait en vouloir à mon frère au point de vouloir le tuer ? Ou même au groupe ? Est-ce pour ça qu’il n’était pas très bien ces derniers temps ? Toutes ces questions parcouraient mon esprit et je n’arrivai pas à m’en débarrasser pour me concentrer sur Bill.